Un mur humide signale un déséquilibre dans la structure du bâtiment. Une tache foncée, une peinture qui cloque ou une odeur de moisi ne sont jamais anodines. Ces signes révèlent souvent une humidité excessive liée aux remontées capillaires, en particulier dans les bâtiments anciens ou mal protégés.
Dans cette situation, certains professionnels recommandent l’utilisation d’un appareil contre l’humidité des murs, aussi appelé inverseur de polarité humidité. Ce dispositif n’est pas une solution miracle. Il s’inscrit dans une approche technique, pensée pour agir sur un phénomène physique bien connu : le comportement électromagnétique de l’eau dans les matériaux.
Avant de faire un choix, il faut comprendre comment ce type d’appareil fonctionne, dans quel contexte il peut être utilisé, et à quoi il sert exactement.
Comprendre les remontées capillaires
Les remontées capillaires apparaissent lorsque l’eau souterraine remonte lentement dans les murs par les pores des matériaux comme la brique, la pierre ou le béton. Ce phénomène concerne souvent les rez-de-chaussée ou les murs en contact direct avec le sol.
Lorsqu’elle remonte, l’eau transporte des sels minéraux. Ces derniers provoquent, à long terme, l’apparition de salpêtre, l’effritement des enduits ou le décollement des peintures. Sans action adaptée, ces dégradations s’aggravent au fil du temps.
Humidité murale : que faire ?
Il faut commencer par identifier la cause de l’humidité. Tous les cas ne relèvent pas des remontées capillaires. L’origine peut être une fuite, une infiltration, un défaut de ventilation ou un excès de condensation. Le diagnostic reste une étape essentielle avant toute décision.
En cas de remontées capillaires confirmées, plusieurs solutions techniques sont possibles :
– injection de résines hydrophobes
– travaux de drainage
– coupe des murs pour insérer une barrière étanche
– ou utilisation d’un appareil anti-humidité à polarité
Qu’est-ce qu’un appareil contre l’humidité des murs ?
Ce type de dispositif modifie la polarité des molécules d’eau dans les matériaux. Il fonctionne en émettant un signal électromagnétique (ou en exploitant le champ magnétique naturel pour les modèles géomagnétiques). L’objectif est de perturber le phénomène de capillarité pour créer un contexte plus favorable à l’assèchement progressif des murs.
Son efficacité dépend directement du contexte d’installation, de la configuration des murs et des autres conditions ambiantes.
ATE ou ATG : quelle différence ?
Les appareils électromagnétiques (ATE) utilisent une source électrique. Ils génèrent un champ à basse fréquence capable d’agir sur les molécules d’eau. Leur portée peut être large, mais ils nécessitent une prise de terre fonctionnelle.
Les appareils géomagnétiques (ATG) n’utilisent pas d’électricité. Ils fonctionnent de manière passive, en résonance avec le champ magnétique terrestre. Leur installation reste simple, mais leur efficacité dépend davantage de l’environnement immédiat.
Le choix entre ces deux types dépend :
– de la surface à traiter
– de la présence d’une prise électrique fiable
– du type de matériaux
– des contraintes du bâtiment (présence de doublage, zone classée, etc.)
Quels critères techniques prendre en compte ?
La surface de couverture
Chaque appareil agit dans un rayon défini. Certains couvrent 15 mètres de diamètre, d’autres jusqu’à 30 mètres. Il faut adapter le modèle à la configuration réelle du bâtiment.
La nature des murs
Un mur en pierre, en brique ou en béton n’aura pas la même porosité. Cette différence influence la propagation du signal et la vitesse de séchage.
Les conditions d’installation
Un appareil ATE doit être placé à environ 15 cm du sol, sur un mur porteur, sans doublage ni obstacle métallique. Il doit être relié à la terre. Pour un modèle ATG, il faut le positionner dans un espace central et libre d’interférences.
La traçabilité du produit
Il est recommandé de vérifier l’origine de fabrication, la conformité aux normes, la fiabilité des composants et la durée de garantie proposée. Bien qu’il ne demande aucun entretien, l’appareil doit être installé correctement pour fonctionner dans de bonnes conditions.
Que peut-on attendre d’un appareil anti-humidité ?
Les effets ne sont pas immédiats. L’assèchement des murs prend du temps. En général, les premières évolutions apparaissent après plusieurs mois. Dans certains cas, il faut attendre un à deux ans pour constater une stabilisation visible.
Plusieurs facteurs influencent ce délai :
– la quantité d’humidité présente dans les murs
– la saison
– la ventilation
– le type de sol
– le climat local
Un appareil contre l’humidité des murs ne remplace pas une intervention sur une fuite active, un défaut de toiture ou un problème de condensation. Il ne répare pas la structure. Il n’assure pas une garantie de résultat universel, mais peut s’intégrer dans une démarche globale de traitement de l’humidité.
Une solution utile, mais pas unique
Ces appareils ne remplacent pas un diagnostic ni une étude technique sérieuse. Ils peuvent compléter un plan de traitement dans certains cas, notamment :
– bâtiments anciens difficiles à rénover
– logements déjà occupés
– environnements patrimoniaux ou protégés
– volonté d’agir sans gros travaux
Ils peuvent apporter une réponse technique si toutes les autres causes ont été identifiées et corrigées. Mais ils ne conviennent pas à toutes les situations. Chaque cas nécessite une évaluation au cas par cas.